mercredi 28 février 2024

Utilisation des indicateurs altmétriques et bibliométriques pour mesurer la productivité scientifique dans les domaines des sciences de la vie et de la Terre : Étude de cas en Haïti

  Le monde universitaire est confronté à une pression croissante pour quantifier la production de recherche et son impact. Cette pression a conduit au développement de diverses mesures, notamment la bibliométrie (mesure du nombre de publications et des citations) et l’altmétrie (mesure de l’attention en ligne et de l’engagement). Ces mesures sont utilisées pour évaluer les chercheurs, les universités et les revues, et influencent souvent l’allocation des financements et l’avancement de carrière. Alors qu’elles étaient initialement axées sur les chercheurs individuels, le processus d’évaluation s’est étendu aux institutions et aux réseaux de recherche. Cela a favorisé la collaboration internationale et la densité des réseaux, tout en négligeant potentiellement la recherche menée en dehors de ces réseaux. Au-delà des bibliométries traditionnelles telles que l’indice h et le facteur d’impact des revues, de nouvelles mesures telles que l’altmétrie gagnent en importance. Ces mesures capturent l’impact plus large de la recherche au-delà des citations traditionnelles, y compris les discussions en ligne et les mentions sur les médias sociaux.

Cette tendance à l’évaluation est particulièrement pertinente dans les pays en développement comme Haïti, où l’évaluation de la recherche est souvent informelle et basée sur des projets. Cependant, la mise en place d’indicateurs bibliométriques et altmétriques peut aider les chercheurs haïtiens à participer à la conversation académique mondiale et à démontrer la qualité et l’impact de leur travail.

Théorique


Bibliométrie : Mesurer le pouls de la recherche

La bibliométrie, domaine de la scientométrie, se concentre sur l’analyse quantitative des publications scientifiques. Elle décrit les paysages de la recherche, évalue la performance de la recherche et surveille les progrès scientifiques. Développée par Pritchard en 1969, elle se concentre sur le comptage et l’analyse de la recherche publiée pour évaluer son impact scientifique. Traditionnellement, la bibliométrie a été un outil clé pour l’évaluation de la recherche et la mesure de la performance. En analysant des facteurs tels que le nombre de citations et l’indice h, elle permet aux chercheurs et aux institutions de démontrer leur productivité et leur impact.

Cependant, ces dernières années, les attentes à l’égard de la bibliométrie ont considérablement augmenté. Elle est désormais perçue comme un outil potentiellement puissant pour évaluer la recherche, avec le pouvoir d’influencer les décisions de financement et l’avancement de carrière.

Malgré son importance croissante, il est crucial de se rappeler que la bibliométrie seule ne peut pas fournir une image complète de la qualité et de l’impact de la recherche. D’autres facteurs, tels que l’originalité de la recherche, sa contribution à des domaines spécifiques et ses applications dans le monde réel, jouent également un rôle crucial.


Traditionnellement, l’impact de la recherche a été mesuré par le nombre de citations qu’une publication reçoit. Cette mesure, promue par Konkiel, reflète dans quelle mesure le travail d’un chercheur influence son domaine. Cependant, se fier uniquement aux citations peut être limitatif.


L’indice h de Hirsch offre une approche plus nuancée en prenant en compte à la fois le nombre de publications et leurs nombres de citations. Cela permet d’avoir une vision plus holistique de la production et de l’impact d’un chercheur.

Cependant, l’émergence des médias sociaux et des plateformes en ligne a conduit à l’apparition de « l’altmétrie », terme englobant des mesures alternatives pour évaluer l’impact de la recherche. Adriaanse et Rensleigh soulignent l’intégration croissante des outils de médias sociaux dans le milieu universitaire, où les chercheurs utilisent des plateformes telles que les blogs, Twitter et Mendeley pour partager et discuter de leur travail. Cette activité en ligne, capturée par l’altmétrie, reflète la portée et l’impact réel de la recherche au-delà des cercles universitaires traditionnels.


ResearchGate, un réseau social également utilisé par les chercheurs pour partager leurs travaux et interagir avec leurs pairs, propose des mesures d’altmétrie telles que le nombre de vues, de téléchargements et de mentions de recherche. Ces mesures fournissent une indication de l’attention que la recherche reçoit en ligne.

L’altmétrie peut

Il est important de noter que la bibliométrie et l'altmétrie ont leurs limites. Elles peuvent être influencées par des biais, tels que la préférence pour les publications en anglais ou la concentration de certaines disciplines dans des régions géographiques spécifiques. De plus, elles ne prennent pas nécessairement en compte la qualité intrinsèque de la recherche, car des facteurs tels que l'originalité, la rigueur méthodologique et l'impact dans le monde réel peuvent être difficiles à quantifier.


Dans le contexte d'Haïti, l'adoption de mesures bibliométriques et altmétriques peut contribuer à une meilleure visibilité de la recherche haïtienne au niveau international. Cela peut aider les chercheurs haïtiens à établir des collaborations internationales, à obtenir des financements et à accroître l'impact de leurs travaux. Cependant, il est important de reconnaître les défis auxquels les chercheurs haïtiens sont confrontés, tels que l'accès limité aux ressources, la barrière linguistique et les contraintes infrastructurelles. Les efforts visant à renforcer les capacités de recherche en Haïti devraient également être pris en compte pour garantir une évaluation équitable et équilibrée de la recherche produite dans le pays.

En résumé, l'évaluation de la recherche évolue pour inclure à la fois des mesures bibliométriques traditionnelles telles que les citations et l'indice h, ainsi que des mesures altmétriques qui prennent en compte l'impact en ligne et dans d'autres domaines. Ces mesures peuvent aider à évaluer la productivité et l'impact de la recherche, mais elles ont également leurs limites et doivent être utilisées avec prudence. Dans le contexte d'Haïti, l'adoption de ces mesures peut contribuer à accroître la visibilité de la recherche haïtienne et à favoriser la collaboration internationale, mais il est important de tenir compte des défis spécifiques auxquels les chercheurs haïtiens sont confrontés.

DOI: https://doi.org/10.19044/esj.2021.v17n21p316

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